
« La vérité est labyrinthique »
« Derrière une vérité s’en cache une autre, plus importante encore »
Ainsi parlait Zarathoustra, F. Nietzsche, 1884, Nice.
L’homme est un labyrinthe pour l’homme.
Quand le vertige vient sauver la situation du naufrage.
« Mon mari me laisse tomber.
… Alors, je tombe. »
« Je les ai tous tellement portés. Maintenant, c’est mon tour, je me laisse porter. »
« Je suis la plaque tournante de la famille. »
Nous disent certains patients.
« Ce n’est pas le fil d’Ariane que cherche l’homme labyrinthique, mais Ariane elle-même »
Ainsi parlait Zarathoustra, F. Nietzsche, 1884, Nice.
Il ne parle que de son vertige.
Il est son vertige.
« Mon vertige me mange ma vie. »
Les mots tordus de nos patients vertigineux, de véritables lapsus, nous en disent long sur la perception et la vie corticalisée de la crise de notre très labyrinthique Vertige Positionnel Paroxystique Bénin.

Illustration : Clotilde Salmon (DR)
« Tout d’un coup le lit est monté au plafond… »
N’est-ce déjà pas là, l’approche la plus directe du retentissement cortical du vertige ?
« En voulant me lever du lit, au matin, tous les objets volaient. »
« J’ai eu des vertiges à hurler, l’immeuble me tombait dessus. »
« La maison m’est tombée sur la tête. »
« Le lit faisait le tour de la pièce. Les murs m’ont retenu »
« J’ai tellement vomis que mon estomac est parti avec. »
« Je voyais les images en escalier (fragmentées) »
« J’ai voyagé dans l’espace avec mon vertige. »
« Au lit, ça me ramène des vertiges. »
« Les murs de la cuisine s’enroulaient autour de moi. »
« J’ai un œil qui passe par-dessus l’autre. »
« J’en ai marre d’être sur la sellette. »
« Le vertige me tombe sur les yeux. »
« Quand je tourne la tête c’est séquentiel : les images ne sont pas en face des yeux. »
« En mettant la tête en arrière, le plafond fait des siennes. »
« Tout d’un coup, le plancher est arrivé à ma rencontre. »
« Extérieur de la maison est rentré dans la maison, pendant mon vertige. »
« Aujourd’hui un mur me renvoie sur l’autre. «
« Ca m’a fait comme si quelqu’un m’avait pris le sol. »
« En marchant, je balaie les trottoirs. «
« Mes yeux ne suivent pas quand je marche. »
« Actuellement, je n’ai pas de vertiges-vertiges mais je marche dans le vide. »
« Et la queue du vertige dure 2 ou 3 jours. »
« Je n’arrive pas à mépriser mon vertige. »
« Je vais chez le Kiné pour un rééquilibrage. »
« Est-ce que je fais un peu de spasmofolie ? »
Toutes ces phrases authentiques ont été formulées par des patients différents.
L’attitude bienveillante à l’écoute de nos patients vertigineux nous ouvre le champ d’une nouvelle compréhension de l’incroyable variété des symptômes vestibulaires.
Michel Toupet
Vice-Président